Jaime Semprun

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Jaime Semprun, né le 26 juillet 1947 à Paris et mort le 3 août 2010, est un essayiste et éditeur français.

Dialogues sur l'achèvement des temps modernes, 1993[modifier]

Et comme nous le disions autrefois, la nocivité des grands hommes consiste en ceci qu'il y en a trop peu.


Si on ne veut rien reconnaître comme inconnu et nouveau, on a une pensée dogmatique, mais si on ne veut rien tenir pour connu et acquis, on ne peut avoir qu'une pensée inconsistante.
  • Dialogues sur l'achèvement des temps modernes (1993), Jaime Semprun, éd. Encyclopédie des Nuisances, 1993, p. 121


Ce qui met des bornes au doute c'est le désir d'agir.
  • Dialogues sur l'achèvement des temps modernes (1993), Jaime Semprun, éd. Encyclopédie des Nuisances, 1993, p. 121


L'abîme se repeuple, 1997[modifier]

Quand le citoyen-écologiste prétend poser la question la plus dérangeante en demandant : « Quel monde allons-nous laisser à nos enfants ? », il évite de poser cette autre question, réellement inquiétante : « À quels enfants allons-nous laisser le monde ? ».
  • L'abîme se repeuple (1997), Jaime Semprun, éd. Encyclopédie des Nuisances, 1997, p. 20


Rien de vraiment humain ne s'est fait dans l'histoire, et même à l'échelle individuelle, qu'en sachant « différer un plaisir » (c'est-à-dire indissociablement l'élaborer, le socialiser, le civiliser).
  • L'abîme se repeuple (1997), Jaime Semprun, éd. Encyclopédie des Nuisances, 1997, p. 25


Ceux qui veulent la liberté pour rien manifestent qu'ils ne la méritent pas.
  • L'abîme se repeuple (1997), Jaime Semprun, éd. Encyclopédie des Nuisances, 1997, p. 84


Défense et illustration de la novlangue française, 2005[modifier]

En effet, comme je vais le montrer bientôt, l'instauration de la novlangue est indissociable de l'avènement des machines.
  • Défense et illustration de la novlangue française (2005), Jaime Semprun, éd. Encyclopédie des Nuisances, 2005, p. 20


Et ainsi l'automobile, machine on ne peut plus triviale et presque archaïque, que chacun s'accorde à trouver bien utile et même indispensable à notre liberté de déplacement, devient tout autre chose si on la replace dans la société des machines, dans l'organisation générale dont elle est un simple élément, un rouage. On voit alors tout un système complexe, un gigantesque organisme composé de routes et d'autoroutes, de champs pétrolifères et d'oléoducs, de stations-service et de motels, de voyages orga­nisés en cars et de grandes surfaces avec leurs parkings, d'échangeurs et de rocades, de chaînes de montage et de bureaux de « recherche et développement » ; mais aussi de surveillance policière, de signalisation, de codes, de réglemen­tations, de normes, de soins chirurgicaux spécialisés, de « lutte contre la pollution », de montagnes de pneus usés, de batteries à recycler, de tôles à compresser. Et dans tout cela, tels des parasites vivant en symbiose avec l'organisme hôte, d'affectueux aphidiens chatouilleurs de machines, des hommes s'affairant pour les soigner, les entretenir, les alimenter, et les servant encore quand ils croient circuler à leur propre initia­tive, puisqu'il faut qu'elles soient ainsi usées et détruites au rythme prescrit pour que ne s'interrompe pas un instant leur reproduction, le fonctionnement du système général des machines.
  • Défense et illustration de la novlangue française (2005), Jaime Semprun, éd. Encyclopédie des Nuisances, 2005, p. 50


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